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                                   TABAC ET CHIRURGIE

                                                                           

 

                                                                               OBJECTIFS PEDAGOGIQUES.

 

- Faire connaître aux patients et aux soignants les risques peri-operatoires liés au tabagisme

- Faire connaître les bénéfices d’un sevrage du tabac sur les complications du site opératoire

- Faire connaître l’organisation et les protocoles nécessaires à une bonne prise en charge des fumeurs en milieu chirurgical.

 

 

                                                                             RAISONS DU CHOIX DU SUJET.

 

- Les fumeurs ont 3 fois plus de complications du site opératoire que les non fumeurs.

- Un sevrage débuté 2 mois avant et poursuivi 2 mois après supprime le risque de complications postopératoires.

 - L’organisation de la prise en charge des fumeurs en chirurgie nécessite l’implication de l’ensemble du personnel soignant du service ou de l’unité de chirurgie et la coopération de la Pharmacie de l’établissement.

- Chaque Unité de chirurgie doit écrire son protocole de prise en charge des fumeurs en fonction des possibilités locales. Les responsables concernés (anesthésistes, infirmières) peuvent  faire référence aux recommandations de la conférence d’experts sur le tabagisme perioperatoires de 2005 organisée par la Société Française d’anesthésie réanimation (SFRA)*

 

 

                                                                                PRINCIPAUX POINTS.

 

- Le repérage et l’information des fumeurs doivent être anticipées avant l’acte chirurgical. Ceci implique de connaître le circuit et les conditions d’admissions des patients dans l’unité.

- Dans le cas des interventions programmées, la prise en charge  du patient peut être organisé au cours de la consultation de pré anesthésie par le médecin qui va endormir le patient. Cette première consultation implique l’information de l’entourage du patient et un contact avec son médecin  généraliste. Le médecin anesthésiste pourra, en fonction des facteurs de risques du patient, compléter son bilan par des examens cardio-respiratoires et mesurer le taux de CO expiré. (Norme < 5ppm). L’ensemble de ces données pourra aider le médecin à sensibiliser le patient à s’arrêter de fumer.

- Dans le cas des interventions réalisées en urgence cette préparation est réduite au minimum. Elle permet cependant d’identifier le patient comme fumeur avant l’anesthésie et de préparer son entrée en salle d’opération dans de bonnes conditions (oxygénation).

Elle permet d’adapter de façon spécifique les drogues, les paramètres de surveillance (SaO2, rythme cardiaque, gaz du sang)  la durée du monitoring en salle de réveil pour les fumeurs très dépendants et de dépister  les syndromes  de manque, l’agressivité ou l’agitation liées au manque de nicotine

- Les fumeurs très dépendants de la nicotine (Fagerstrom >7) métabolisent plus rapidement  les drogues relevant du cytochrome P 450. Ceci a comme conséquence, lors de l’indication de ces médicaments, de recourir à des posologies qui peuvent être majorées par rapport aux non fumeurs  de 20 à 30 % pour obtenir l’effet thérapeutique attendu.

 

                                                                                    PRISE EN CHARGE.

 

L’unité de chirurgie qui prend en charge le patient fumeur doit disposer d’une infirmière référente en Tabacologie ou formée à la pratique. Elle sera responsable au sein de l’unité de chirurgie de:

- La diffusion des protocoles d’aide au sevrage des fumeurs par les substituts et des propositions d’adaptation posologique

 - L’approvisionnement, la distribution, et de la maintenance des réserves en substituts de la nicotine sous la responsabilité du pharmacien. Elle aura la possibilité d’accéder à l’expertise d’un médecin formé à la Tabacologie sur l’unité où a distance.

 

- La posologie nécessaire en substituts de la nicotine/ 24 H sera calculée sur le nombre de cigarettes fumées/jour. Cette posologie peut être apportée sous forme de patchs de nicotine (3 dosages) ou adaptée avec les autres présentations (Gommes, Inhalers, comprimés).

- Si l’arrêt complet ne peut être obtenu, une réduction du tabagisme est une alternative acceptable pour le fumeur. Dans ce cas la mesure du CO expiré permet de le sensibiliser aux risques et d’adapter la posologie des substituts.

- Dans tous les cas le maintien de l’arrêt du tabac ou sa réduction devra être encouragés à la sortie de l’unité (Consultation de Tabacologie) et l’information transmise au niveau des soins de suite comme du médecin traitant.

 

                                                                                           BIBLIOGRAPHIE.

*CONFÉRENCE D’EXPERTS : TABAGISME PÉRI-OPÉRATOIRE  LES JOURNÉES DE LA  SFAR-OFT-AFC 2005