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                              Tabac et pollution intérieure

CDMRTT 2016

 

 

                                                                                             1. OBJECTIFS PEDAGOGIQUES.

 

-Sensibiliser la population à la pollution intérieure  car elle serait plus pathogène  que la pollution extérieure. Après le confinement et l’insalubrité le tabagisme  est  considéré comme la source de pollution  la plus commune de l’habitat.

-Sensibiliser les fumeurs aux composants de la fumée de cigarette et à leur devenir dans l’air.

-Informer les fumeurs des limites de la prévention des risques du tabagisme lors de l’utilisation de cigarettes légères ou avec filtres.

-Sensibiliser les fumeurs soumis aux interdictions de fumer de la modification inconsciente de leur façon de fumer et des conséquences de ce changement sur leur santé.

 

                                                                     2. RAISONS DU CHOIX DU SUJET

 

-Nous passons plus de 80% de notre sa vie dans des lieux clos (habitat, travail, véhicule,). La qualité de’’ l’air intérieur’’ longtemps ignorée est donc devenue un élément pris en compte dans la qualité de vie et la santé des habitants des pays industrialisés.

-L’OMS a publié des ’’valeurs guides’’ concernant les principaux polluants de la phase gazeuse et particulaire de l’air de l’habitat (benzène, monoxyde de carbone, formaldéhyde, naphtalène, dioxyde d’azote, hydrocarbures aromatiques polycycliques, radon, trichloréthylène et le tétrachloréthylène.) et précisé pour chaque substance ses caractéristiques: source, mode d’exposition, relation entre l’air intérieur et l’air extérieur, cinétique et métabolisme, effets sur la santé,)*

Le décret Bertrand 15/01/2006 vise à protéger les citoyens du tabagisme passif notamment par la surveillance de la qualité de l’air à partir de la mesure des particules fines c’est à dire inférieures à

2 microns, 5 (PM 2,5)).

Les teneurs en particules d’un habitat non fumeur sont faibles de 10 à 100µg/m3, elles peuvent être multipliées par 5 ou 10 dans les habitats de fumeurs ou les bars. D’autres produits de pollution peuvent être présent dans l’habitat à partir de sources diverses comme la combustion (chauffage)  la plus fréquente ou le bricolage.

Les microparticules et les nano particules peuvent rester en suspension dans l’air, ou traverser l’arbre bronchique jusqu’aux alvéoles, transportant avec elles d’autres substances pathogènes comme les composés organiques semi volatils (COV) .Elles peuvent se fixer sur des support (murs, mobiliers, vêtements, jouets) puis secondairement être remobilisées dans l’air et transportées à distance en fonction de la circulation de l’air ou du support.

 

-La fumée émise par la cigarette en se consommant n’est pas homogène, on distingue 4 courants présentant chacun des caractéristiques et des risques différents pour la santé :

 

1 le courant principal primaire correspond au tabagisme actif, il est inhalé plus ou moins profondément par le fumeur et constitué de particules de taille moyenne de 27 µ m

2 Le courant secondaire qui s’échappe ‘’ spontanément’’ de la cigarette contient des particules de  taille moyenne de 0,1 µ m qui peuvent être inhalées dans les voies respiratoires ou le poumon profond (15% à 25 %). C’est la principale source de la pollution intérieure, à l’origine du ‘’tabagisme dit passif.’’

3 Le courant tertiaire est celui qui est rejeté par le fumeur il a donc été en partie ‘’filtré’’ par le poumon.

4 Le courant quaternaire correspond à l’air aspiré par le fumeur passif dans une pièce enfumée mal ventilée.

 

Après l’arrêt de tout tabagisme au sein d’une pièce témoin la concentration en particules baisse environ de moitié dans les 20 premières minutes et au bout de 2h, la concentration en particules fines reste pratiquement constante par rapport aux valeurs de départ. Les particules  nanométriques inférieures 0.1µm représentent 75 % du total des particules de ce courant. Globalement on considère que les sujets sains non fumeurs retiennent environ 20 % de l'ensemble des particules.

 

Les risques de santé  liés au tabagisme persistent donc en l’absence des fumeurs car les particules polluantes émises sont recyclées dans l’environnement immédiat de l’émission mais également transportées à distance d’une pièce à l’autre lors des déplacements des personnes ou des animaux. La nicotine a été retrouvée à distance de tout tabagisme dans des lieux fréquentés par les fumeurs (Véhicules de location). Mais les particules peuvent également se concentrer au niveau de zones de déposition, avoir des interactions à ce niveau (oxydants) et produire alors des polluants secondaires. (Oxydes d’azote) HONO).Les jeunes enfants sont particulièrement exposés à ces risques liés à la fumée tertiaire car il sont en contact avec les objets pollués et les poussières de l’environnement sur de longue durée.

 

                                                                      3. PRISE EN CHARGE.

 

- Les systèmes de ventilation capables d’épurer l’air d’une zone fumeur nécessitent d’assurer :

-un débit minimal de ventilation de 7 litres par seconde et par occupant, pour les locaux dont la ventilation est assurée de façon mécanique ou naturelle par conduits -un volume minimal de 7 mètres cubes par occupant, pour les locaux dont la ventilation est assurée par des ouvrants extérieurs.

- Pour traiter la pollution indoor liée au tabagisme il faut donc disposer d’extracteurs et de ventilateurs puissants, difficilement concevables et rentables au niveau de locaux anciens ou pour un petit nombre d’utilisateurs. L’interdiction, l’abstinence ou le tabagisme outdoor restent donc les solutions les plus appliquées pour protéger les non fumeurs du tabagisme passif. (et les fumeurs)

-Les systèmes de désodorisation sous formes d’aérosol ou de spray actuellement proposés  ne modifient pas les risques liés aux émissions de la cigarette, aux mieux ils modifient l’odeur laissée par la combustion du tabac mais en diffusant d’autres microparticules aromatiques d’origine chimique dont on connaît pas les effets.

-L’aération de la pièce ou de l’habitacle d’un véhicule de fumeur ne modifie que peu les risques liés à la fumée secondaire car le brassage de l’air est insuffisant pour diluer l’air même vitres ouvertes. Les enfants transportés dans des véhicules de fumeurs seront ainsi exposés à chaque déplacement.

 

-Les filtres de cigarettes retiennent essentiellement les goudrons liés à la combustion de la cigarette, ils non pas d’action sur les gaz comme le CO et donc pas d’effets préventifs sur les risques cardiovasculaires. Ils n’auront pas d’effet préventif  sur la granulométrie (particules émisses) car la fumée inhalée n’est pas filtrée mais simplement diluée. La résistance liée au filtre (plus ou moins long)  induit chez le fumeur une inhalation plus importante en moyenne de 75 ml contre 50 mL pour une cigarette sans filtre. Cette respiration majorée est plus profonde, elle impacte la zone dite Bronchiolo-alvéolaire située à la limite de la zone de conduction de l’air (bronches) et de la zone de diffusion de l’air (alvéoles).

Ce territoire stratégique pour la respiration (hématose) et également le point faible de la défense de voies aériennes. (Système mucociliaire,) De fait c’est à ce niveau de l’appareil respiratoire que se développent les deux principales pathologies du fumeur  la bronchopathie chronique obstructive (BPCO) et le cancer broncho alvéolaire. Le développement exponentiel de la fréquence du cancer du poumon chez la femme est probablement lié à la conception des cigarettes depuis une vingtaine d’années avec en corollaire un recrutement de plus en plus précoce et large d’adeptes.

 

-La  loi du 29 Mai 1992  interdit le tabagisme sur les lieux à usage collectif.

 

L’évolution de nos comportements en matière de consommation notamment de substances addictives devrait s’orienter vers un meilleur ‘’management’’ de notre capital santé et de notre capital environnemental. Ceci nécessite de traiter ces deux enjeux majeurs du XXI éme siècle de façon globale et durable en impliquant en priorités les plus jeunes.

 

BIBLIOGRAPHIE

*-Taytard .A . site  Respir *- Fumée de tabac composition.  mise à jour 19/ 07/ 2010 .

 **- Becquemin MH, Bertholon JF, Attoui M, Ledur D, Roy F, Roy M, Dautzenberg B. Rétention dans les voies aériennes des particules nanométriques de l'aérosol de la fumée de cigarette au cours du tabagisme passif. Rev Mal Respir 2010; 27:441-8r

-Vincent M Chemarin -Impact sanitaire de la pollution particulaire minérale à l’intérieur des locaux.

Rev Mal Respir 2011 28 ,496-502

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